La carrière de Confrécourt comble pour le messe du Centenaire en 2014 - Mgr Giraud célèbrera la messe de Noël 2014 dans la carrière - Vingré, hommage à des poilus fusillés injustement «pour l’exemple» le 6 décembre 2014 - Commémoration de la bataille de Quennevières - Dans les tranchées de la terrible année 1915 - Exposition 2017 Vic sur Aisne 1917 année trouble, une immersion - Les tranchées françaises et allemandes de 1915 reconstituées -

 

La carrière de Confrécourt comble pour la messe du Centenaire en 2014

Laurence PICANO, publié le 25/12/2014 

L'union-L'Ardennais

AISNE. Au moins 300 personnes étaient venues dans la creute de Confrécourt, où les soldats avaient aménagé une chapelle pendant la Grande Guerre, pour y célébrer une messe de Noël cent ans après.

Les dures conditions dans lesquelles les fidèles ont suivi la messe hier soir à la carrière de Confrécourt n’ont pas rebuté plus de 300 personnes dont certaines étaient venues de Lyon, Nantes et Toulouse comme l’a rappelé Jean-Luc Pamart, président de Soissonnais 14-18. Il était aux anges pour cette dernière célébration du centenaire pour l’année 2014. C’était son projet, lui qui arpente et cultive à longueur d’année ces terres où sont tombés plus de 1000 soldats. Il pouvait se féliciter de la réussite du rendez-vous  : la chapelle était comble dans toute sa pronfondeur. Et ce, malgré l’obscurité du parcours de plusieurs dizaines de mètres dans la boue, la rigueur de la température et l’accueil spartiate puisqu’une partie de l’assistance a dû s’asseoir sur la terre battue. Comme les soldats cent ans avant !

Un homme, vêtu exactement comme eux, parmi les premiers rangs, renforçait s’il en était besoin, la référence. Des comparaisons, il y en a eu, dans les paroles dites en cette soirée. L’évêque, qui avait choisi il y a un an et demi de venir célébrer cette messe, a parlé du Christ sur la Croix Brisée, tout près de là, et l’a comparé à Jésus, vers lequel il tenait à revenir en cette nuit, « tous deux ont confiance ». L’homme d’église a aussi rappelé l’action du père Doncœur « pour nous comme un exemple, comme une figure » et de « tous ces séminaristes qui ont donné leur vie, je crois qu’il y a eu 6000 qui sont tombés pendant cette guerre ». Le père Paul Doncœur, jésuite, Jean-Luc Pamart en a parlé aussi, soulignant son arrivée début janvier 1915 et de sa présence parmi les soldats, dans cette même chapelle. Il y a cent ans.

En face des orateurs, beaucoup d’enfants, des familles de poilus d’après les organisateurs, et aussi la chorale d’une communauté de jeunes venus en force, et dont la soliste a réchauffé l’atmosphère qui en avait bien besoin.

La galère pour arriver et repartir

Pas de chance, il avait beaucoup plu les jours précédents. C’est dans la gadoue que les voitures se sont garées et c’est dans cette même terre mouillée que les piétons ont dû progresser dans le noir pendant peut-être près de 100 mètres puis descendre jusqu’à la carrière, au risque de tomber... Passons sur le fait de s’asseoir par terre pour assister à la célébration. Mais pour repartir, ce fut une autre paire de manches... Bien sûr, rebelote dans le noir et la boue à pied, à la différence que, cette fois, les malheureux étaient plus groupés. Mais, pour regagner son domicile avec les voitures pratiquement toutes embourbées, il a fallu mouiller sa chemise !

L'EVEQUE DE SOISSONS SE SOUVIENDRA LONGTEMPS DE SA MESSE EN CARRIERE DE CONFRECOURT LA NUIT DE NOEL

L'UNION du 7 février 2015

 

Mgr Giraud célèbrera la messe de Noël 2014 dans la carrière de Confrécourt

Ce mercredi 24 décembre 2014, Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons célébrera la messe de Noël dans la carrière de Confrécourt, en pensant aux soldats de 14 qui y ont vécu.

Publié le 24/12/2014 dans L'Union.

L’évêque de Soissons a eu l’idée de cette messe, dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, il y a un an et demi.

 

L’évêque de Soissons : «On est héritier de cette terre meurtrie»

Il nous en parle.

Mgr Giraud, pourquoi avoir choisi de dire la messe de Noël dans la carrière de Confrécourt plutôt que dans la cathédrale ?

C’était il y a un an et demi que j’ai pensé à cela. L’idée venait du fait que l’année 2014 était à la fois celle du centenaire de la Grande Guerre et des 1700 ans du diocèse de Soissons. On est sûr qu’en 314, il existait déjà. On a fêté le dix-septième centenaire, 2014 aura donc été une année jubilaire. Concernant le centenaire de 1914, j’ai rencontré le responsable, au diocèse des armées, chargé de répertorier les célébrations commémoratives. Il voulait mettre en lumière le rôle joué par les religieux au cours du conflit. Je lui ai dit que nous avions ici une très belle figure d’aumônier en la personne du père Paul Doncœur. Ce jésuite a célébré des messes dans les carrières de Confrécourt. Je célébrerai la messe exactement à l’endroit où il le faisait avant que les soldats n’aillent se faire tuer.

Ils se faisaient bénir avant de partir au combat ?

Tout à fait. Vous verrez, Dans la chapelle qui se trouve à l’intérieur de la grotte, il y a un escalier, à droite de l’autel, qui permettait d’accéder directement aux premières lignes. Le père Doncœur s’est surtout battu pour assurer une sépulture chrétienne aux soldats morts au champ d’honneur. Il était une sorte de présence réconfortante auprès d’eux. Il faut savoir que 6 000 religieux sont tombés pendant la guerre. Lui a été blessé et miraculeusement il n’est pas mort. Mais il a passé une nuit au milieu des corps et s’est finalement relevé. De toute façon, il a toujours voulu être au plus proche des soldats.

Dans cette carrière, le symbole du conflit sera fort…

Vous savez, c’est un symbole de tant d’absurdité, tant de mal. La guerre est présente avec toute son horreur, son désespoir. Mais aussi, elle a suscité énormément de dévouement. On soutenait les soldats sur le front. C’est à la fois l’atrocité et la fraternité. C’est souvent ça la guerre. Cette carrière, c’est aussi un lieu dans lequel on ressent que l’on est les héritiers de cette terre meurtrie. Faire mémoire, c’est construire un avenir plus fraternel.

Vous aurez en tête les fusillés ?

La messe de Noël, c’est d’abord célébrer le prince de la paix, demander à Dieu ce don de la paix. On continue à se battre, par exemple en Irak, en Syrie. C’est au-dessus de nos forces de ne pas se battre. Commençons par nous soigner nous-mêmes, c’est notre cœur qui est malade.

Vous pensez que la guerre est en nous ?

Oui il y a une certaine guerre. Aujourd’hui, on tue par des mots, je le vois sur Twitter, les mots tuent. Il faut aussi résister.

Les Axonais portent ce passé guerrier ?

Oui, quand on va au Chemin des Dames, par exemple, on voit bien que c’est un lieu marqué. D’où l’importance de célébrer cette messe non pas dans une cathédrale mais dans une creute, une grotte… un lieu marqué par la souffrance et en même temps par la fraternité.

C’est un lieu qui fait penser à la naissance de Jésus ?

Tout à fait. Il est né dans une grotte et il est né la nuit. La guerre est une nuit avec l’espérance pour demain. Une paix est possible. Le message c’est vraiment cela : au cœur de la nuit, l’espérance d’un jour nouveau.

Vous attendez beaucoup de monde ?

De toute façon, il n’y a pas beaucoup de place, c’est assez petit. Mais chacun est le bienvenu. Ce sera tout simple. Ce qu’on voudrait, c’est entendre le silence que nos soldats n’ont pas eu. Qu’il n’y ait plus le bruit des armes.

Justement, que vous inspire le présent, les conflits actuels ?

Il faut un sursaut de la culture de paix. La paix, ça se cultive, comme un terrain. C’est ce que je souhaite, en demandant à Dieu de cultiver cette paix pour nous. D’une certaine manière, c’est lui qui cultive notre conscience. Après, il y a tout le rôle des écoles, parents, l’éducation civique… Le ministre a commencé à parler d’une morale laïque, ça veut bien dire que ça existe. Nous, en France, on tue par l’irrespect, le manque de dialogue. L’écoute, le dialogue, rendent possible la paix. C’est ce qu’a dit le pape. Il prêche le dialogue. C’est notre rôle à nous, les religieux, de rendre possible le dialogue.

Mais on se bat encore au nom de la religion ?

Moi je pense que ceux qui instaurent le conflit au nom de la religion ne sont pas des religieux. Justement, c’est pour cela que Noël, c’est important. C’est la fête du prince de la paix. C’est un homme qui cherche le lieu de la paix. Ceux qui disent autre chose sont des faux religieux.

Messe à 20 heures, dans la chapelle de la carrière de Confrécourt, sur le territoire de la commune de Nouvron-Vingré.

 

Vingré, hommage à des poilus fusillés injustement «pour l’exemple» le 6 décembre 2014

Publié par .le-pays.fr

Des descendants du soldat français Pierre Gay, fusillé "pour l'exemple" pendant la Première guerre mondiale, assistent à l'hommage qui lui est rendu, le 6 décembre 2014 à Vingré (Aisne)

«Même un siècle après, une injustice reste une injustice» : à Vingré sur le lieu même de leur exécution en décembre 1914, les familles de six soldats fusillés pour l’exemple et réhabilités après-guerre rendent hommage à leurs aïeux sacrifiés.

«Cette injustice a constitué une souffrance terrible pour ma famille, une souffrance qui s’estompe un peu grâce à cet hommage qu’on rend à mon grand-père», témoigne Jean-Claude Pettelet 75 ans, petit-fils d’un des fusillés, venu de l’Allier à l’occasion d’une cérémonie dans le cadre du Centenaire en mémoire des «Six de Vingré».

Comme une vingtaine de descendants qui ont bravé le froid, il s’est recueilli devant le monument érigé en 1925 en mémoire des «morts innocents victimes de l’exemple», en bordure du champ où eut lieu l’exécution le 4 décembre 1914.

«Cette sentence était une honte pour la famille, mon père n’a pas pu aller à l’école jusqu’à la réhabilitation de mon grand-père», poursuit-il, manifestement ému.

«Il est mort pour la France au même titre que tous les autres poilus, victimes de la monstruosité de la guerre», soupire-t-il.

A quelques pas du monument, les lueurs pâles de quelques bougies éclairent la cave où les condamnés à mort ont passé leur dernière nuit.

«J’imagine ce qu’il a ressenti avec ses compagnons, mais je sais qu’ils sont tous morts avec courage», remarque Abel Durantet, petit-fils d’un des soldats.

«Je meurs la conscience tranquille, je n’ai fait de mal à personne. C’est bien malheureux pour nous, mais enfin c’est notre destiné», écrira son grand-père dans sa dernière lettre adressée à son épouse.

Le 27 novembre 1914, le 298e régiment d’infanterie qui tenait une position au nord du village de Vingré subit une attaque allemande qui enlève un poste de première ligne en faisant prisonnier une dizaine de poilus.

Hommage à six soldats fusillés "pour l'exemple" pendant la Première guerre mondiale, le 6 décembre 2014 à Vingré (Aisne)

Deux autres escouades (24 hommes) menacées refluent vers l’abri du chef de section, le sous-lieutenant Paulaud, qui donne l’ordre de repli avant que son officier supérieur lui ordonne de ramener ses hommes en première ligne.

Lors de l’enquête, Paulaud taira son ordre, laissant la responsabilité du retrait à ses seuls soldats.

- Des soldats choisis arbitrairement -

«Cent mètres de terrain perdu et aussitôt repris, rien d’extraordinaire, sauf que le général Etienne de Villaret qui commande le Corps d’Armée, décide de faire un exemple et demande la mort des 24 hommes». explique l’historien Franck Viltart, chargé de la mission «Centenaire» au Conseil général de l’Aisne.

Devant le Conseil de guerre le 3 décembre, la décimation fût réduite à six hommes. A la demande des juges militaires, les 24 accusés durent rejouer la scène et reprendre leur place initiale dans la tranchée : arbitrairement, les six soldats du côté droit furent désignés pour le poteau d’exécution, les autres condamnés à 60 jours de cachot.

Le lendemain à l’aube, le caporal Paul-Henry Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault furent passés par les armes. Floch et Gay, faits prisonniers à leur poste pendant l’attaque allemande avaient réussi à s’échapper pour rejoindre leurs camarades.

Des descendants du soldat français Francisque Durantet, fusillé "pour l'exemple" pendant la Première guerre mondiale, assistent à l'hommage qui lui est rendu, le 6 décembre 2014 à Vingré (Aisne)

«Les 6 fusillés roulent à terre ou restent suspendus au poteau par les attaches. Un sergent (...) leur tire à chacun un coup de revolver dans l’oreille pour le coup de grâce. Ensuite on nous fait défiler devant les six cadavres pantelants mais tous, comme de concert, tournent la tête de l’autre côté pour ne pas voir ce spectacle affreux», écrira le soldat Benoît Fournier dans son journal.

En 1921, pour la première fois, la Cour de cassation fit suite aux démarches des veuves de deux soldats et d’un ancien poilu du 298e RI en réhabilitant les condamnés à mort.

Selon les historiens, 639 soldats ont été fusillés pour désobéissance militaire pendant la Grande Guerre dont les deux tiers entre août 1914 et juin 1915.

Seuls 42 d’entre eux ont été à ce jour réhabilités.

 

Commémoration de la bataille de Quennevières de juin 2015. L'enfer de Quennevières

Publié dans Le télégramme du 5 juin 2015  par Catherine Lozac'h, avec Jean-Yves Rio et Rémi Hébert le_teegramme.jpg

En ce mois de juin 1915, la Picardie connaît l'épisode le plus meurtrier de toute la guerre. Nous poursuivons notre série mensuelle sur la Grande Guerre dans les pas du 316e régiment à Quennevières, nom associé au général Nivelle.
 

La ferme de Quennevières est isolée sur un plateau de la campagne picarde. « Presqu'un billard », résume Rémi Hébert, historien local. De part et d'autre de la route, les tranchées de chaque camp. Les soutiens français sont dans le bois voisin. Les Allemands dans un ravin. C'est là qu'est cantonné le 316e régiment d'infanterie de Vannes. Fin avril, de nombreux travaux sont prescrits. Mi-mai, des officiers se succèdent et du matériel afflue. En face, les soldats alertent de ce chambardement, sans être écoutés. « La guerre s'enlise dans les tranchées. Joffre lance le 9 mai la seconde bataille de l'Artois. Mais dès le 13, un semi-échec se dessine. Il décide d'allumer un contre-feu en lançant une attaque sur un autre front », explique Rémi Hébert. « Pour le général Dubois, commandant la VIe armée, il faut percer le front à l'ouest de Compiègne, précisément au sud de la ferme de Quennevières car, selon l'un de ses subordonnés, le tout nouveau général Nivelle, les meilleures conditions de réussite y sont réunies ».
 
Le 6 juin
Dimanche 6 juin, on lit dans le journal du régiment vannetais : « Une attaque des tranchées allemandes est prononcée. Les Tirailleurs à gauche, le 264e au centre et un bataillon du 2e Zouaves à droite. L'attaque a lieu à 10 h 15 ». Le rôle du 316e : « créer des boyaux de communication entre les tranchées conquises et les nôtres, ravitailler en munitions, eau, vivres, matériel, les troupes d'attaque. Fournir quatre sections chargées d'accompagner les troupes d'attaque ». La bataille s'engage sur 1.100 m. « L'objectif est de s'emparer des premières et deuxièmes lignes allemandes, d'élargir la brèche pour prendre l'ennemi à revers », explique Rémi Hébert. Dès le dimanche soir, le 316e dresse une longue liste de noms : 29 morts, 95 blessés et un disparu. Les deux jours suivants, « les compagnies occupent les tranchées conquises ». Mais la liste des morts et blessés s'allonge. Lundi 14, « dans l'après-midi, canonnade intense sur tout le secteur. L'infanterie ennemie tente de sortir de ses tranchées, sans résultat ». Quand même six morts et 30 blessés. Et la préparation de la nouvelle attaque française est très perturbée. Le lendemain, « un bombardement violent de nos tranchées se continue toute la journée ». Quatorze morts, 80 blessés. Finalement, mercredi 16, « la 20e compagnie a pour mission d'attaquer au point du jour une position avancée de l'ennemi. Son mouvement se déclenche vers 4 h. Elle réussit à occuper la position et s'y maintient ». Mais les hommes éprouvés par dix jours de combats sont à bout. En face, les effectifs ont été renforcés.
 
Quelques mètres
« L'attaque du 16 est un fiasco. Le front en est au même point que le 6 au soir. Il ne bougera plus jusqu'en 1917 », explique Rémi Hébert. « Cette bataille se termine par une victoire à la Pyrrhus. Elle jouera pourtant un rôle dans l'irrésistible ascension de Nivelle ». Selon son JMO (journal de marches et opérations), 67 soldats du 316e sont morts et 298 blessés pour ces quelques mètres de plaine. Régiment de soutien, il est presqu'« épargné » dans cette boucherie où 10.300 soldats français sont tués, blessés, faits prisonniers ou portés disparus. Les Allemands parlent d'ailleurs de « l'enfer » de Quennevières. Jeudi 17 juin à 10 h à Vannes, un service solennel de requiem est célébré à l'école Saint-François-Xavier. 88 noms d'anciens élèves morts pour la France sont cités. Le dernier de la liste : Joachim Vicat, capitaine du 2e Zouaves, tombé le 6 juin à Quennevières... Quatre mois plus tard, le brancardier du 316e, Pierre Le Pautremat, écrit à sa mère à Questembert : « Nous avons déterré un cadavre boche : un capitaine tué à l'attaque du 6 juin et qui sentait bien mauvais. Il en reste des tas. Sitôt que les hommes veulent faire un boyau, ils en découvrent. Il y a des endroits où on aperçoit un pied ou les os de la jambe ou des bottes ou la tête. Ce n'est pas amusant, mais nous y sommes habitués. Il n'y a qu'à l'odeur qu'on ne s'habitue pas vite ».

 http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/juin-1915-l-enfer-de-quennevieres-05-06-2015-10654923.php

 

Dans les tranchées de la terrible année 1915

Courrier Picard, 23 septembre 2015

Plus de 5000 visiteurs lors de la première édition en 2014… Forte de ce succès, l’association Soissonnais 14-18, qui œuvre depuis trente ans à la préservation de la mémoire, organise cette année une nouvelle exposition intitulée «Soissonnais 1915, les tranchées». Lancée le 12 septembre dernier à Vic-sur-Aisne, dans la salle de l’ancien marché couvert, elle restera en place jusqu’au 15 novembre.

Montée par des passionnés d’histoire, cette exposition retrace sur plus de 100 m², la vie des soldats dans l’enfer des tranchées avec la reconstitution en grandeur réelle de deux tranchées, l’une française l’autre allemande, séparée par un entonnoir de mines. On y découvre aussi une chapelle souterraine, un cimetière provisoire et divers objets de la vie quotidienne, le tout évoquant la terrible année 1915 au cours de laquelle plus de 320 000 combattants français ont perdu la vie lors du « grignotage » du généralissime Joffre.

Ouverture le samedi de 14 heures à 18 heures, les dimanches et jours fériés de 10 heures à 12 heures et 14 à 18 heures.

Entrée 2 € pour les adultes. Gratuit pour les enfants

 

Exposition 2017 Vic sur Aisne 1917 année trouble, une immersion

Exposition de l'Association Soissonnais 14-18

Soissonnais 14-18 propose une exposition sur la Grande Guerre pleine de surprises.

Par L'union | Publié le 27/09/2017

Un servant écroulé sur sa mitrailleuse lourde… La tranchée vient d’être reprise par les Français qui ont aménagé en urgence un poste de secours. « C’est l’un des thèmes abordés cette année : le secours aux blessés de la tranchée aux espaces de convalescence qui ont largement investi les châteaux du secteur », évoque Jean-Luc Pamart, président-fondateur de l’association Soissonnais 14-18.
 

Marc (trésorier à gauche) et Jean-Luc Pamart (président) de Soissonnais 14-18
devant la reconstitution d'un poste de secours improvisé dans une tranchée.
 

Des reconstitutions pointilleuses
Le cheminement s’effectue à travers plusieurs mises en scène poignantes de réalisme « représentant un an de préparation et pas moins de deux mois consacrés au montage », souligne Jean-Luc Pamart. Partir des événements généraux pour venir s’intéresser au local, voici l’une des spécificités du travail mené par Soissonnais 14-18. Des films d’époque nous montrent la vie au sein du château de Vauxbuin, l’animation qui règne dans une immense ferme de Saint-Pierre-Aigle… Autant de lieux rangés dans les souvenirs par les combats de 1918.

Il faut parfois faire preuve d’ingéniosité avec ce char Saint-Chamond en carton quasiment à taille réelle, « afin de souligner le basculement technologique de 1917 et parce que les 23 tonnes de l’original pouvaient difficilement investir les lieux de l’exposition », lance avec malice Marc Pamart, trésorier de l’association.

Des objets étonnants
Une reconstitution au centre de l’exposition montre des brancardiers, dont un prisonnier allemand, transportant vers l’arrière un soldat blessé, ici la restitution au sol d’une voie de chemin de fer qui se perd dans l’horizon d’une photographie géante montrant dans un paysage dévasté les seules traverses de bois. Là, les plans, récemment découverts, d’aménagement d’une ambulance au sein du château de Buzancy.

Des objets étonnants également, comme cette boîte à pigeons du régiment allemand Augusta retrouvée dans les carrières de la Malmaison équipée d’un système de filtrage des gaz, une rare photographie de dégradation militaire ou encore l’évocation des mutineries de Cœuvres de juin-juillet. Spécialistes de la période, simples curieux et scolaires trouveront forcément leur contentement dans cette immersion possible jusqu’au 12 novembre prochain…

1917, l’année trouble, exposition visible tous les week-ends, le samedi de 14 à 18 heures, le dimanche de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures. Visite possible sur réservation en semaine pour les groupes scolaires. Tél. 03 23 55 17 18 ou sur internet : http://soissonnais14-18.net

 

Les tranchées françaises et allemandes de 1915 reconstituées à la salle des fêtes

L'Axonais, 29 octobre 2015

L’association Soissonnais 14-18 a creusé ses « tranchées de 1915 » à la salle des fêtes de Vic-sur-Aisne jusqu’au 15 novembre. Le but est ici de présenter une exposition pour célébrer chaque année du centenaire de la Grande Guerre. Après 1914 l’an passé, les organisateurs se sont donc attachés à l’année 1915 marquée par le début de la « guerre des tranchées ».

Soissonnais 14-18 a ainsi mis en place sur toute la longueur de la salle des fêtes une incroyable reconstitution du front : d’un côté la tranchée française, de l’autre les Allemands, et au milieu le no man’s land. Les bénévoles n’ont pas lésiné sur la véracité de la mise en scène avec près de 15 tonnes de matériel acheminées : armes, obus, bois, pierres, uniformes, mannequins… Tout y est représenté, « et tout est d’origine » souligne Marc Pamart le trésorier de l’association. Le matériel appartient pour moitié à Soissonnais 14-18 et pour l’autre aux collectionneurs de l’association. L’idée était d’exposer les différences entre les tranchées ennemies en 1915. Les Allemands ont eu tendance à solidifier tout de suite en pensant s’y installer dans la durée. Les Français étaient au départ moins organisés dans leurs tranchées car ils voulaient avant tout attaquer et reconquérir du terrain. Ils les ont par la suite adaptées comme leurs ennemis ».

De fait, la reconstitution est des plus réalistes. Le visiteur peut aisément s’imaginer parcourir les tranchées aux côtés des combattants. En septembre lors du vernissage de l’exposition, les quelques 200 personnes ont été stupéfaites. « Nous accueillons également de nombreux scolaires cette année et ils sont eux-aussi tous emballés » ajoute Marc Pamart. Beaucoup reviennent d’ailleurs avec leurs parents.

Les organisateurs notent logiquement une bonne fréquentation depuis l’ouverture de l’exposition, dont près de 1000 entrées scolaires déjà enregistrées. Les visiteurs sont d’autant plus enthousiastes qu’elle est cette année pratiquement la seule exposition de 2 mois sur le centenaire de la Première Guerre mondiale.

Soissonnais 14-18 profite d’ailleurs du lieu, l’ancien marché couvert mis à disposition par la mairie de Vic-sur-Aisne : « Une belle salle, confirme le trésorier, que la municipalité vient tout juste de rénover.  Elle ne servait auparavant qu’une fois par an, pour le Noël des enfants de la commune. Nous participons ainsi à faire revivre la salle des fêtes ». L’exposition sera également visible aux informations régionales de France 3 Picardie puisqu’un sujet de 3 mn sera diffusé dans la semaine du lundi 9 au samedi 14 novembre.

Exposition « 1915 : les tranchées » : jusqu’au 15 novembre à la salle des fêtes de Vic-sur-Aisne.

Ouverture le samedi de 14 h à 18 h, le dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, le mercredi de 10 à 12 h. Ouvert mercredi 11 novembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.

Sur rendez-vous au 03.23.55.17.18. Entrée 2€ - gratuit pour les enfants et les scolaires.

 

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