6 frères dans la Grande Guerre, Les lettres des Teilhard de Chardin en 1914-1918.
M. Emmanuel du Passage a donné une conférence le samedi 16 novembre à 17h dans la salle du château de Vic-sur-Aisne. L’auteur nous présentera son ouvrage 6 frères dans la Grande Guerre, Les lettres des Teilhard de Chardin en 1914-1918.
Ce recueil de lettres nous plonge dans une exceptionnelle saga familiale : six frères - dont le célèbre jésuite Pierre Teilhard de Chardin - tous engagés dans la Grande Guerre ! La forte personnalité des frères Teilhard, comme leur attachement à des valeurs communes au sein d'une famille très unie, les aideront à tenir dans un tel « déchaînement de lutte et de douleurs ».
Cette correspondance révèle six frères déterminés, courageux, à l'engagement sans faille, qui vont payer un lourd tribut à la guerre : deux seront tués, un grièvement blessé et un autre intoxiqué par les gaz. Petit-fils de l'un des frères, passionné par le premier conflit mondial, l'auteur a pu reconstituer minutieusement le parcours militaire de son grand-père et de ses cinq grands-oncles engagés dans la Grande Guerre, bénéficiant d'archives familiales abondantes - lettres, carnets de guerre, photographies - non exploitées jusque-là.
Du 9 novembre 2024 au 8 décembre 2024, Exposition Vic-sur-Aisne 1914-1918
L’association propose une exposition intitulée Vic-sur-Aisne 1914-1918, en passant par le château. Le fil conducteur choisi est l’évocation de différents personnages, civils ou militaires, passant à Vic-sur-Aisne durant les 4 années de guerre. Objets, iconographie originale et saynètes illustreront celle-ci. Celle-ci sera ouverte du 9 novembre jusqu’au 8 décembre 2024, les week-ends seulement. Cette exposition sera présentée dans les communs du château, 2 rue de Pomponne à Vic-sur-Aisne.
Nous remercions Mme et M. Peiffer pour leur soutien et leur disponibilité.
Dans ce temps d'inauguration du 9 novembre, quelques personnalités présentes (de gauche à droite): Gérard Pollet, Souvenir Français du canton d'Attichy, Sarah Batonnet, conseillère départementale de l'Aisne, conseillère municipale de Pont-Saint-Mard, Nicolas Rébérot, conseiller départemental de l'Aisne, vice-président du Conseil départemental de l'Aisne, vice-président de la Communauté de communes Retz-en-Valois, maire de Ressons-le-Long;
Merci de votre présence monsieur Bernard Ruelle, Maire de Vic sur Aisne.
2016-III, des collégiens lyonnais retracent des parcours centenaires
"Guerre, qu'as-tu fait de nous ?"
Le 10 mars 2016, un groupe de collégiens encadrés par leurs enseignants dans un projet pluridisciplinaire (Histoire-Géographie, Français, Anglais, Technologie) arrivaient sur les sites de Vingré et du 1er zouaves, au coeur d'un périple picard.
Jean-Luc Pamart se chargeait du parcours dans Vingré et mettait en lecture les jeunes.
Maryse Tap-Dor s'engageait dans la carrière et mettait en valeur avec toute sa foi les témoignages de pierre devant l'autre partie du groupe.
Plus bas, le projet expliqué.
En bas de page, les productions des élèves au cours des mois d'avril et mai.
Collège La Tourette Projet pédagogique autour de l’Histoire et de la Mémoire de la 1ère Guerre Mondiale, "Guerre, qu'as-tu fait de nous ?"
En 20142015, dans le cadre du centenaire de la Première Guerre Mondiale, un projet de voyage pédagogique autour de lieux de mémoire a émergé autour de quelques enseignants du collège.
Le contexte de commémoration de la bataille de la Somme en 2016 nous a orientés vers la Picardie, choix conforté par la découverte d'un lien entre Lyon et Saint-Quentin (Aisne) la première ayant été marraine de guerre de la seconde . Ce "fil rouge" entre notre région et la Picardie pouvait aussi se concrétiser par la visite du monument aux six fusillés de Vingré, deux d'entre eux étant originaires de la Loire.
Le projet pédagogique construit autour de ce voyage (programmé pour mars 2016), et la thématique finalement retenue, permettent d'aborder l'Histoire et la Mémoire du 1er conflit mondial (Hier, Aujourd'hui, Demain), dans cet aller-retour permanent entre ressources locales et nationales.
Le cadre du projet
Etablissement porteur du projet: Collège La Tourette (Lyon 1er)
Enseignant(s) référent(s) : Le Goupil Audrey, Gonzalez Valérie (Histoire-géographie), Boëté Marie-Pierre, Elmhali Isabelle (Lettres)
Niveau(x) concerné(s) nombre d’élèves: 3ème.
Projet pédagogique : 3 classes (90 élèves) avec voyage pédagogique associé (49 élèves).
Nombre d’enseignants impliqués et disciplines: Histoire-Géographie (2), Français (2), Anglais (1), Education musicale (1)
La problématique
"Reconstruire, Se Reconstruire individuellement et collectivement après la Première Guerre Mondiale : quels enjeux ?".
Il s'agit de réfléchir aux traces laissées par la guerre (sur les Hommes, les Paysages ) et, à travers la thématique de la Reconstruction, de comprendre comment et pourquoi les individus, collectivités, gouvernements, ont tenté de les effacer ou au contraire de la conserver. Il s'agit d'aborder la reconstruction physique (soigner les blessés, réparer les gueules cassées), morale (des individus et de la Nation, avec la question de la commémoration et de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple) mais aussi matérielle, économique et sociale (par exemple le renouveau architectural de villes détruites comme Saint Quentin, la réinsertion des poilus dans la société).
Cette reconstruction au sens large commence pendant la guerre et se poursuit parfois jusqu'à aujourd'hui, notamment en ce qui concerne l'aspect mémoriel (récente inauguration de l'Anneau de la Mémoire).
Les productions des élèves
Les textes, bientôt agrémentés des illustrations choisies...
2017-III, des passionnés d'histoire prennent RDV
L'association Juin 18 - Mémoire des chars avait pris RDV pour le 25 mars 2017
Bruno Jurkiewicz, Président de l'association Juin 18- Mémoire des chars, a pu faire découvrir aux nombreux passionnés d'histoire qui l'accompagnaient les carrières de l'Aisne? à travers une promenade guidée en trois arrêts:
Vingré, Confércourt, Chapeaumont.
Sa prise de RDV de longue date a permis à Jean-Luc Pamart de solliciter l'autorisation des propriétaires de carrières et de fournir les clés pour accéder aux sites.
Bruno nous a facilité la publication des clichés pris ce jour-là par son amie de Soissons, Nathalie Zembt.
REACTION :
par Bruno le 27/03/2017 @ 22:36
La sortie s'est super bien passée.
J'ai vu des gens contents en fin de journée et cela me plaît énormément !
Je remercie encore une fois Jean-Luc pour sa disponibilité.
2017-V, des collégiens d'Île-de-France consolident leur EPI
Des collégiens venus de Sèvres, mai 2017 consolident leur EPI
Jeudi 11 mai 2017, un groupe de collégiens avait RDV avec l'histoire sur les champs de bataille de Vingré et Nouvron-Vingré. Quelques sixièmes et cinquièmes et un noyau dur de troisièmes, sous le pilotage de Monsieur Cazenave - Directeur du Collège -, avaient construits leur journée mémoire. La matinée fut centrée sur le parcours des fusillés, avec lectures de lettres, et l'après-midi sur la vie des combattants avec la visite tant attendue du site souterrain de la carrière du 1er Zouaves.
Les troisièmes consolidaient ici leur EPI, Enseignement Pratique Interdisciplinaire.
Bientôt, ici, des données complémentaires pour donner envie à d'autres enseignants.
Accompagnés du Père Blin, habitué des lieux, les élèves du collège Sainte-Jeanne d'Arc purent suivre l'ancien tracé d'accès au site de Confrécourt dès la pause déjeuner finie: ils quittèrent à pied la Croix-Brisée et regagnèrent la carrière où Jean-Luc Pamart avait programmé de les guider, avec des anecdotes hautes en couleurs....
Et puis, un élève a glissé dans le creux de l'oreille de JLPamart: "le général de Castelnau est mon arrière-arrière-grand oncle "!
2018-IV, des lycéens de l'Oise en devoir d'histoire
Des lycéens de l'Oise en devoir d'histoire
Dans le cadre des projets Centenaire, une classe du lycée Marie Curie de Nogent sur Oise, bénéficiant d'un partenariat avec l'association Soissonnais14-18,est accueillie en avril 2018.
Le projet a retenu l'attention de la commission académique, puis de la commission nationale.
Extract du projet de la classe 1bio2 2017-2018:
Le projet s’inscrit dans le programme de 1ère des séries STI2D, STL et STD2A, à travers le sujet annuel au choix: «Vivre et mourir en temps de guerre». A partir du conflit européen de la Première Guerre mondiale les élèves chercheront à appréhender la vie au quotidien des combattants, le phénomène de violence de guerre, et les souffrances des populations.
L’enseignante d’Histoire-Géographie-EMC, donne, entre autres, une orientation historique et mémorielle à son projet bi-disciplinaire (l’orientation scientifique, avec la coloration de l’enseignement des biotechnologies, complète l’ensemble).
L’association Soissonais14-18 met à disposition des élèves des sources tels que des écrits des soldats-artistes locaux, des récits de soldats combattants localement et évoquant le retrait allemand de 1917, et des témoignages des fusillés du 4 décembre 1914.
Les guides bénévoles de l’association sont chargés de transmettre aux jeunes générations les actions de commémoration portées sur les territoires visités, faire découvrir les monuments commémoratifs érigés, expliciter le processus de transmission trans-générationnel et associatif.
Extract d'une séance de préparation en début d'année scolaire
Préparation d'un argumentaire
Pour écouter l'émission finnale, rejoignez le site radio de ce lycée en cliquant ICI
REACTION :
par Lise_Bujarrabal_ le 10/08/2018 @ 08:33
Que de souvenirs Cette journée du 19 avril 2018 fut chargée d’histoire. Elle restera gravée dans la mémoire de chaque élève et de chaque accompagnateur. Une journée d’abord marquée par l’histoire des fusillés de Vingré où la lecture des textes des élèves retrace la colère et la tristesse du sort de ces jeunes soldats enfermés dans la cave de Vingré, en attendant la mort. Puis, une fois sur la ligne de front du plateau de Nouvron, nous restons impressionnés devant la grande carte, détaillée et colorée, représentant les lignes de front et le positionnement des troupes armées des deux camps. Les élèves comprennent vite que les champs cultivés face à eux, ont été les véritables champs de bataille la présence, 100 ans après, des balles et des éclats d’obus les marque aussi. Sous un grand soleil, nous continuons notre chemin historique vers la carrière du 1er Zouaves à Confrécourt. Lorsque nous rentrons dans la carrière, la température chute brutalement. Nous réalisons alors, avec les élèves, les conditions de vie des soldats et à la lumière de nos torches, nous avançons dans les profondeurs de la carrière et nous découvrons les traces identitaires pour les bataillons de tous horizons : un moyen pour eux de laisser une mémoire de leur passage avant de s’approcher devant la chapelle sculptée dans la paroi de la carrière et de prier avant de monter « l’escalier de la mort » vers les tranchées. Notre chemin se poursuit non loin, aux carrières de l’hôpital de Confrécourt où les textes lus par les élèves font froid dans le dos (les morts, les malades, les amputés, les blessés, les « gueules cassées, etc.). Un élève pointe son doigt vers le haut de la carrière et alors que je lève les yeux vers les hauteurs, il dit « ça devait être l’horreur d’entendre les bombardements des obus juste au-dessus de leur tête ». On imagine alors avec les élèves présents le traumatisme de ces soldats, loin de leur famille et dans l’incompréhension de cette guerre. Enfin, notre parcours se termine à Compiègne, dans la clairière de l’Armistice, aussi appelée clairière de Rethondes. Avec mon groupe d’élèves, nous imaginons les rails, l’arrivée des représentants français et allemands et la signature de l’armistice. La journée s’achève et plusieurs sentiments s’entremêlent. Il y a 100 ans, de jeunes soldats découvraient la région dans un contexte sombre et effrayant. 100 ans après, sous un beau soleil, nous avons marché dans les pas de ces soldats de la Première Guerre mondiale. Et, malgré ce beau jour, nous avons ressenti la douleur des lieux et les souffrances de ces hommes. Le devoir de mémoire doit continuer à être perpétué afin que les nouvelles générations n’oublient jamais le résultat de la folie humaine. Lise Bujarrabal Professeur documentaliste Lycée des métiers Marie Curie
47, Boulevard Pierre de Coubertin
60180 Nogent-sur-Oise
Un aperçu de la visite du 3 juillet 2016
Visite du 3 juillet 2016
Unique, vous y entendrez évoqués le caporal Paul-Henry Floch, la présence de sa petite-nièce Mme David, les fusillés de Fontenoy de 1915, l'épisode de l'inspection tragique des deux généraux Maunoury et Villaret en mars 1915 à Vingré, la rencontre avec Claire de Villaret.
Les carrières & l'armement aujourd'hui régurgité par la terre des champs de bataille sont bien sûr également au coeur des commentaires: ECOUTEZ-LES ci-dessous:
La visite démarre au point de rassemblement de la Croix-brisée.
Jean-Luc Pamart devant la Croix-Brisée lance ses commentaires ici capturés au dictaphone.
Le rassemblement est important: une vingtaine de véhicules, une quarantaine de visiteurs.
Les premières explications pour situer les lieux, les combats, les évènements au pied de la Croix-Brisée.
La présence des descendants de soldats rendent vivaces les commentaires de Jean-Luc Pamart. Ici les descendants de Pierre Pizot du 352e RI décédé le 15 mars 1916 à Berry et inhumé à la nécropole de Vic-sur-Aisne.
"Le paysan des poilus" évoque la Croix qui descend dans la tranchée.
Une seconde étape en véhicules permet d'approcher du site des carrières visitées: deuxième série d'explications devant le 1er Zouaves.
Mme David venue en famille sur les traces de son grand-oncle, le caporal Floch.
Jean-Luc plonge les visiteurs dans ses commentaires de nouveau capturés au dictaphone..
La vie dans les carrières est évoquée.
L'armement régurgité par la terre des champs de bataille est évoquée.
Enfin, on peut entrer! "Je parle beaucoup" vous dira-t-il, sourire aux lèvres!
Les graffitis panneaux régimentaires de l'entrée captivent les visiteurs.
Le graffiti évoquant les généraux Maunoury et Villaret fait bien sûr partie des commentaires.
Une halte clé a lieu devant l'autel.
Jean-Luc commente la présence de l'escalier jouxtant l'autel, exemple unique des cantonnements avec autel souterrain.
Les souterrains de la première guerre mondiale. Du creusement au témoignage est disponible à Soissonnais 14-18:
il nous reste 14 exemplaires du stock remis par Jean-François le 13 décembre 2015!
Pour l'acheter, le secrétariat est à votre disposition...
35 euros, somme modique pour ceux qui se déplacent à Soissonnais 14-18!
Nous les mettons toujours à votredisposition.
Couverture pressentie fin août 2015
Couverture définitive au 21 septembre 2015
Sommaire
Du creusement au témoignage, partie II : les mines et contre-mines.
Exemple d'une mine à double action.
Un cas d'école : le polygone de mines de la ferme de Méhon.
Témoignage d'une guerre de mines.
Les bataillons M.D. : création, attributions, travaux souterrains.
Aménagements allemands d'une creute de Picardie.
La guerre de mines à la cote 108 et au mont de Sapigneul, partie II (1916-1918).
La guerre de mines au col de la Chapelotte .
La grand tunnel du Lingekopf.
Rêves brisés est le nom de l'exposition consacrée à la guerre 14-18
dans l'Allier, avec notamment "Les martyrs de Vingré".
Publié le 15/02/14
Ils ont invoqué les esprits d’hommes de lettres fauchés sur le champ de bataille, pour ressusciter l’horreur de la Première Guerre mondiale cent ans après sa déclaration.
Les dirigeants de l’association culturelle Lacme ont concocté une expo 2014 foudroyante.
Le régiment gagna la crête et déboucha sur le plateau à travers les restes de quel carnage?! », écrit le Bourbonnais Émile Clermont en se souvenant du passage de l’Aisne.? - dessin d’époque de job revue de l’aquarelliste de Lapalisse raymonde parot
Il se tiendra là, débout, à l'entrée de l'exposition. Dans sa tenue presque propre : son pantalon rouge, sa capote bleue, son paquetage et sa baïonnette. Un mannequin. Inerte comme les pions que furent les fantassins en 1914, habillés comme leurs pères l'étaient pour la guerre de 1870. Elle avait duré à peine sept mois. Eux devront endurer quatre ans de combats.
Ce mannequin n'aura pas de visage. Il sera n'importe lequel des huit millions d'hommes appelés au front ou il sera l'un des six que Lacme met en avant dans son exposition : les écrivains Charles Peguy, Émile Clermont, Alain-Fournier et les trois martyrs de Vingré originaires du Bourbonnais, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinaud.
« Nous avons des hommes de Lettres avec un L majuscule et ces martyrs qui écrivent leur dernière lettre la veille de leur exécution », souligne Joël Talon, le président de Lacme.
1 Charles Peguy. Écrivain et poète à cheval entre XIX e et XX e siècle, attiré par l'anti-cléricalisme puis par le catholicisme, par l'anarchie puis le conservatisme, il est aujourd'hui trop méconnu. Orléanais, il a ses origines en Bourbonnais : sa mère est moulinoise. Sa tante vivait à Saint-Ennemond, sa grand-mère à Gennetines. Son essai Argent, publié en 1913 avait fait grand bruit. Las, le lieutenant Peguy a été fauché à 41 ans, en 1914.
2 Alain-Fournier. Lui aussi est mort en 14, à 28 ans, sans jamais pouvoir publier un second roman. En voisin berrichon, il s'est inspiré du Bourbonnais. Dans Le Grand Meaulnes, la chapelle Saint-Agathe est inspirée de celle du village de Saint-Désiré. Il connaissait un petit peu l'Allier Sa s'ur était d'ailleurs pensionnaire au lycée de jeunes filles de Moulins. Une anecdote veut qu'elle ait eu en sa possession une photo de son frère qui a déclenché chez ses camarades de classe beaucoup de sentiments amoureux. Il en a reçu des lettres transies !
3 Emile Clermont. Lui aussi est un voisin, Puydomois, qui trouve ses racines en Bourbonnais. Sa mère était de Montaigut-le-Blin. Enfant, il y passait ses vacances. Il a survécu à la guerre jusqu'en 1916. Il avait 36 ans. Contrairement à Péguy et Fournier, il a eu "le temps" d'écrire sur cette guerre. Dans l'un de ses textes, il raconte Le Passage de l'Aisne Extrait : « Le régiment gagna la crête et déboucha sur le plateau à travers les restes de quel carnage ! [ ] La route était tellement encombrée et couvertes de cadavres qu'il fallait à chaque pas chercher une place où poser le pied, et qu'on ne savait comment avancer. C'étaient les corps de ceux tombés dans la lutte de la veille, principalement au cours du dernier assaut, qu'avaient accompagné les clairons. »
4 Pierre Gay. Originaire de Tréteau, il fait partie, comme les cinq autres martyrs de Vingré, du 298 e RI, composé majoritairement d'hommes de la Loire et de l'Allier.
5 Claude Pettelet. Originaire de La Guillermie, il avait 27 ans quand il fut tiré au sort pour figurer parmi les six fusillés pour l'exemple.
6 Jean Quinaud ou Quinault. Voici ce que le soldat originaire de Saint-Victor écrit à sa femme la veille de son exécution : « Nous sommes six condamnés à mort. Moi, je suis dans les six et je ne suis pas plus coupable que les camarades, mais notre vie est sacrifiée pour les autres ».
L'exposition de Lacme ne rentre pas dans la polémique qu'ont suscité les fusillés pour l'exemple (sur le rôle de la hiérarchie par exemple). Toutefois, en lisant les témoignages qui leur sont liés, c'est toute la cruauté de l'époque qui est restituée.
Pour compléter cette exposition itinérante, une conférence de Guy Gozard, érudit de Domérat, et un film documentaire sur Vingré de la journaliste parisienne Caroline Puig-Grenetier.
Autant d'éléments pour nous ramener à l'essentiel de ce qu'a été la Grande Guerre, les hommes, ceux en première ligne « Nivelle nous a nivelés, Joffre nous a offerts à la guerre ! Et Foch nous a fauchés Et Pétain nous a pétris Marchand ne nous a pas marchandés Mangin nous a mangés ! », chantaient les poilus, en cachette de la censure
Pratique. Pour contacter Lacme et son président : 06.03.61.56.61.
Stéphanie Ména
stephanie.mena@centrefrance.com
Ceux d'en face de Philippe Tardieu
Philippe Tardieu, membre de Soissonnais14-18 connu pour son travail de taille de pierre vous propose un ouvrage sur la 15e Lanwehr Infanterie Division dans l'Oise, 1914-1917, Ceux d'en face
Livre de 280 pages (format de 16 cmx 24 cm) richement documenté en photos d'époque, quasiment toutes inédites (documents d'une valeur inestimable collectionnés pendant 30 ans), sur les troupes allemandes de la 15e Landwehr Division d'Infanterie, cantonnées sur la rive droite de l'Oise au cours du conflit.
Pour vous procurer ce livre, possibilité de réserver et de le retirer au sein de l'association APRAK de Nampcel:
Envoyez votre chèque de 23 euros
(APRAK, Place de la mairie
60400, Nampcel)
Fusillés: La promesse des âmes
Eve Carmignani, présente le 6 décembre 2014 aux commémorations du Centenaire des fusillés de Vingré, nous immerge dans les scènes de décembre 1914 avec son dernier livre, La promesse des âmes.
"Roman librement inspiré de faits réels
et particulièrement des fusillés pour l'exemple de Vingré ("Martyrs de Vingré" à Nouvron-Vingré, dans l'Aisne le 6 décembre 1914) en hommage à leur mémoire"
"Un livre écrit par une femme pour les femmes, les hommes et les adultes de demain, pour sensibiliser, transmettre"
Si vous souhaitez un exemplaire dédicacé vous pouvez vous adresser à l'auteur.
En compagnie de Jean-Luc Pamart le 6 décembre 2014 à Vic-sur-Aisne
Nos unités s’étaient établies au sud du plateau de Confrécourt, une vaste esplanade, entaillée de part en part par une plaie béante. Puis elles avaient tenté d’attaquer la zone tactique. L’objectif : s’emparer de la côte 150, limite du reflux allemand, un enjeu pour lequel se déchaînaient des forces colossales. Les assauts, aussi furieux furent-ils, n’enfonçaient pas les lignes adverses. L’ennemi défendait sans répit son territoire, il contrattaquait pour expulser nos troupes sur la rive opposée du fleuve. Les ordres français étaient clairs : tenir coûte que coûte. La position se révélait intenable. (page 66)
A leur arrivée sur le site de Confrécourt, les Allemands avaient trouvé une vaste étendue de chaumes blonds, une exploitation où les meules s’alignaient paisiblement et les gerbes de blés reposaient langoureuses et frémissantes sur la terre lourde et grasse. (page 105)
Ce système singulier de creusement pour guerroyer, inconnu jusque-là, avivait ma curiosité. Les vivants étaient sous terre, les défunts dessus, les obus les recouvraient. Il me semblait devenir plus encore animal. Fauchot disait que nous ressemblions à des taupes. (page 107)
dans un coin de caverne grimpait un escalier, une bouche sombre, constituée de pierres et de terre meuble. Cette gueule d’ombre nous permettrait de nous élancer. La creute ouvrait sa gorge profonde telle une trappe. Nous accédions en surface au champ de bataille situé au-dessus de nous. Dans les grondements de l’artillerie, avant de franchir ce dernier rempart, nous nous agenouillions au pied de la chapelle devant laquelle nous cherchions protection, où nous déposions de ferventes prières, nos espoirs d’hommes. Sous la terre des milliers d’âmes priaient. (page 181)
Il n’y a qu’un seul moyen de les faire avancer
En faisant un exemple, la division donnait une leçon d’obéissance et de devoir. Selon elle, la discipline représentait l’avantage et les hommes ne reculeraient plus devant leurs obligations s’ils avaient derrière eux un peloton d’exécution.
Ce soir-là de novembre 1914, dans la tranchée, en une demi-heure, nous avions perdu quelques dizaines de mètres de terrain que nous avions aussitôt récupérés. Nos destinées avaient été engagées à partir de cet incident qui n’en était pas vraiment un. C’est cela Vingré, l’histoire d’une terrible injustice, d’un crime. Notre histoire. (page 304)